Thaar

Origines raciales

Les Thaari sont une ethnie issue de la première vague d’immigration des Lydians venus de Gaalt au milieu de la Troisième Ere, et ils en ont les principales caractéristiques : plus grands que les Shay et les Haid (les homes avoisinent 1m80, les femmes font entre 1m70 et 1m75 en moyenne), ils sont bien bâtis mais restent agiles et ne sont pas lourds. Presque tous ont les cheveux blonds – bien que les Thaari aient une proportion inhabituelle de cheveux châtains ou bruns en raison des mélanges ethniques avec les Shay et les Y’Nari voisins, qui vivaient dans le nord de Verya jusqu’à ce que les Lydians les déplacent – et la plupart des hommes les perdent assez tôt. Les hommes sont barbus mais gardent fréquemment la barbe courte, parfois un simple bouc ou une moustache. Ils ont généralement les yeux bleus ou vert – les yeux marrons ou noirs sont rares, et les yeux gris très rares et considérés comme un mauvais présage.

Population

La population Thaari occupe le sud-ouest d’Isra, en particulier la grande péninsule de Thaar qui doit son nom au peuple qui l’a colonisée. Il existe plusieurs cités et de nombreux villages, qui forment une mosaïque avec quelques grands centres et de nombreuses ramifications qui descendent à l’ouest le long de la côte et qui vont jusqu’aux controforts nord des Juranan au sud. La population totale de Thaar et des domaines indépendants voisins approche les 300000 habitants.

Structure politique

La structure générale de Thaar est celle d’un ensemble féodal dont la structure se rigidifie peu à peu et qui est en passe de devenir une véritable nation unifiée en une monarchie féodale (ce qui devrait prendre encore quelques décennies, mais est envisageable dans un avenir proche). La féodalité a deux origines : les liens de serment et les liens de sang, et chacune de ces deux origines est explicite dans le fonctionnement de la société Thaari (on attend de quelqu’un qu’il satisfasse à toutes ses obligations). A noter que, si la société est patriarcale (l’autorité est détenue par les hommes), elle est matrilinéaire (la lignée est déterminée par les femmes) et matrilocale (l’homme habite chez son épouse), ce qui constitue une différence avec les peuples Shay et Haid et est une constante des Lydians (l’héritage est transmis aux filles d’abord).

Peuplements principaux

Il existe plusieurs grandes villes, et on peut considérer qu’environ un habitant sur douze environ vit dans une ville ou une cité, et près des trois-quart dans des villages plus ou moins bien fortifiés ou protégés. Néanmoins, il n’y a que deux cités d’importance : Shaol et Ostelor, qui comptent toutes les deux plus de cinq mille habitants. Ostelor est sous la protection d’une famille puissante et riche, dont le chef est pressenti pour être le prochain roi, à moins qu’il laisse cette charge à son gendre – si rien ne vient perturber la marche en avant de Thaar.

Ressources & exportations

Thaar est une terre qui se suffit à elle-même : les paysans peuvent y cultiver les céréales et certains légumes, ainsi que certains arbres fruitiers. Les grandes plaines de la péninsule sont propices à l’élevage, et de nombreux troupeaux de grande taille parcourent les prairies, surveillés par des gardiens à cheval. Du côté des Juranan, quelques mines assurent l’indépendance en métaux des seigneurs Thaari.

Contrairement aux trois autres domaines Lydians d’Isra, Thaar exporte peu de bois : les grandes plaines ne comportent que peu de forêts, et celles qui recouvrent les flancs des Monts des Rapaces sont loin des côtes. En revanche, Thaar élève des chevaux qui sont considérés comme parmi les meilleurs de Kelestia, des croisements entre les chevaux Y’Nari et les montures plus robustes des Haids, très prisés partout sur le continent.

Principales importations

Malgré son indépendance minérale, Thaar importe certains métaux, en particulier l’étain et le fer : certains seigneurs avisés ont compris qu’il valait mieux sous-exploiter ses propres mines que les assécher pour ensuite dépendre de l’étranger (manifestement, plusieurs filons métallifères se sont épuisés il y a environ deux siècles dans les montagnes de Thaar). Thaar importe également la soie des elfes Veryans et les produits exotiques d’Orbis.

Technologie

Les Thaari sont des gens ingénieux et habiles de leurs mains : ils ont inventé nombre d’améliorations technologiques qui rendent la vie plus facile. Les techniques agricoles sont perfectionnées, et l’irrigation est pratiquée couramment. De même, les labours sont faits avec des charrues plus efficaces et tirées par des animaux qui souffrent moins du collier qu’on leur appose. Les moulins à eau fleurissent le long des rivières, et il existe même quelques moulins à vent. En revanche, les Thaari sont, de tous les Lydians, ceux qui ont la culture navale la moins développée, et leurs navires, bien que se comparant favorablement à ceux des Shay, ne peuvent rivaliser avec ceux des domaines plus orientaux comme la Côte d’Or ou la Ligue de Fer.

Arts & architecture

Les Thaari apprécient les belles choses – et même si leurs canons vont plutôt à la sobriété qu’à la flamboyance, les arts sont reconnus et appréciés chez eux. Les nobles ont rôle de mécènes et certains y trouvent une vocation de patron des arts, subvenant aux besoins d’un aréopage de peintres, sculpteurs, et musiciens. Les trouvères et baladins sont également monnaie courante, mais sont plus considérés comme des amuseurs que comme de véritables artistes. La littérature commence à se faire une place parmi les arts majeurs, mais l’absence d’imprimerie empêche la diffusion large des écrits.

En ce qui concerne l’architecture, les Thaari n’ont pas le niveau des domaines Lydians de l’est en ce qui concerne les structures monumentales, et leurs bâtiments sont de taille plus modeste. En revanche, ils n’ont rien à envier à personne en ce qui concerne l’art de la guerre de siège : leurs fortifications sont massives et puissantes, capables de résister au temps comme aux assauts.

Coutumes vestimentaires

La différence entre nobles et communs est très marquée : là où les communs utilisent des vêtements souvent assez amples et pratiques, pas ou peu teints, les nobles affectionnent les vêtements ajustés, les vestes cintrées et les capes. Chez les femmes nobles, il est de coutume que les robes (souvent faites de tissus brodés, de soie et de dentelle) exposent largement le décolleté, sans cependant trop en montrer – c’est un faux pas social inacceptable que d’être qualifiée de « vulgaire ». L’utilisation judicieuse des tissus permet de créer des vêtements à la fois confortables et seyants. En général, les tons, bien que plus chatoyants que ceux des communs, ne sont pas extravagants.

A noter que les Lydians connaissent et usent largement du bouton, un développement pratiquement inconnu dans les contrées moins évoluées.

Structure militaire

La structure militaire de Thaar a évolué d’une structure purement féodale (où les nobles guerriers côtoient les levées paysannes) à l’organisation de ce qui se rapproche de plus en plus d’une armée professionnelle : il est possible de faire de la guerre sa profession, comme d’un autre artisanat. Néanmoins, les nobles dominent encore le champ de bataille, ne serait-ce que parce qu’ils occupent largement les postes d’officiers. Gare, cependant, à celui qui négligerait le danger que peut constituer un simple soldat : une majorité des maîtres d’armes de Thaar sont issus des communs.

Thaar est également une des régions qui produit le plus de mercenaires, un « mal nécessaire » pour les nobles et les marchands, et un mélange de fascination et de répulsion pour les communs. La vie de mercenaire peut être ignoble ou glorieuse, mais elle est rarement monotone.

Enfin, comme dans tous les royaumes Lydians, il existe des ordres de chevalerie liés au culte de Taiia, et plus spécifiquement à certains de ses Archons. Ces ordres, bien qu’en-dehors de la structure militaire classique, sont de redoutables forces sur le champ de bataille, adeptes de techniques de combat secrètes et d’une discipline implacable.

Monnaie et économie

La monnaie est d’usage courant, et les plus grands seigneurs battent tous monnaie, de bronze, d’argent ou d’or. Il est possible de scinder chaque pièce en quatre quartiers, ce qui permet d’obtenir une subdivision des monnaies principales.

Tout le monde utilise l’argent en Thaar, comme dans les autres domaines Lydians. Les lettres de crédit sont parfois utilisées, mais ne connaissent pas le succès qu’elles ont dans les domaines orientaux : seuls les plus grands nobles peuvent se permettre d’émettre des lettres de crédit et de les voir acceptées.

Langage

A l’origine, tous les Lydians parlent le même langage. Les Thaari, séparés de leurs cousins ayant émigré plus tardivement, parlent une variante radicale de ce langage, qu’ils appellent le Thar. C’est un langage influencé par les voisins elfes, Y’Nari et Shay, et dont le vocabulaire et la structure sont notablement différents du langage Lydian tardif qu’on parle à l’est. Néanmoins, un niveau très réduit d’intercompréhension est possible, à condition de se référer uniquement aux concepts les plus élémentaires et d’avoir une certaine capacité de mime.

Le Thar est une langue très structurée avec une grammaire rigide et peu d’exceptions, et un vocabulaire étendu, plus adaptée aux usages techniques qu’à la poésie et à la littérature. Les mots composés par juxtaposition sont monnaie courante, avec des règles de construction très précises.

Les Thaari parlent souvent une seconde langue de souche Lydianne (Lydian ou Vanyar). Les marchands parlent fréquemment le Veylan et ont une connaissance approximative du Muri-elven.

Subsistance

Thaar est, de tous les domaines d’Isra, celui qui possède l’agriculture la plus solide, et l’alimentation est donc généralement équilibrée, avec une prédominance de viande à l’intérieur des terres et de poisson dans les villages côtiers, également moins bien dotés en fruits. Les céréales forment une partie significative mais non primordiale de l’alimentation, la base étant les tubercules et le riz. Il existe une différence notable de raffinement et de diversité entre l’alimentation de la noblesse et celle des communs, mais les fondements alimentaires sont les mêmes. Les famines sont rares en Thaar.

Religion

Les Lydians ont apporté leur religion en émigrant de Gaalt, et cette religion – le culte de Taiia – est la seule véritable religion implantée en Isra, en Thaar comme ailleurs. Taiia est la déesse de la lumière, du soleil, de la vie et des choses humaines et de la nature, une entité unique qui s’oppose au Noir-Qui-Dévore (qui est une non-entité). Elle mène un cortège d’Archons qui ont chacun leur spécialité et leur domaine de patronage. L’Eglise de Taiia, en quelque sorte la religion d’état, est partagée en deux branches : le clergé séculier, qui regroupe l’ensemble des prêtres qui embrassent et professent le culte de Taiia dans sa plénitude (le Tout), et les ordres monastiques, qui se dédient plus particulièrement à un aspect de Taiia représenté par un de ses Archons. Les deux branches sont des entités puissantes et pratiquement supranationales, même s’il n’existe pas de chef unique de l’Eglise de Taiia.